Plutôt que de raconter des inepties sur des plateaux télévisés, Monsieur Juppé ferait bien de prendre la direction de nos banlieues, en particulier celles dans lesquelles des voitures de police brûlent et des camions de pompiers sont caillassés. Peut-être qu’ainsi il se rendrait compte de la réalité de l’immigration, de son instrumentalisation et de notre échec à assimiler ces populations. Malheureusement, il est fort probable que la confrontation au réel ne suffise pas à le convaincre ! Monsieur Juppé et les Français n’entendent pas la même chose lorsqu’ils parlent de la France : elle est dans sa tête, nous l’avons sous nos pieds. Certes, il est plus facile à un étranger d’obtenir une carte d’identité française qu’à certains élus de remplir une déclaration d’impôt, mais ce n’est pas pour autant que nous devons perdre de vue notre culture, notre histoire et nos traditions. En niant l’évolution de « la face de la France » Alain Juppé nie à la fois le changement civilisationnel qui est imposé aux « Français de souche » et l’instrumentalisation des « Français de branche ».
Le candidat à la primaire est le stéréotype de ces techno-ploutocrates forgés par les idéologies libérales anglo-saxonnes. Pour lui, seules comptent la productivité, la hausse des actions boursières et les caméras de télévisions. L’immigré en France – et nous ne parlons ici que de l’immigration légale – n’est que la main d’œuvre bon marché tirant les salaires vers le bas. La justification vingt ans après ? « Les français ne veulent pas faire certains travaux, heureusement que les immigrés sont là ». Au-delà du scandale de considérer qu’une population n’est utile que pour tenir ce genre de poste, cette phrase est aussi mensongère que celle de Monsieur Juppé. Combien de Français rêveraient de pouvoir détenir ne serait-ce qu’un petit « job » leur permettant de survivre ? Le mythe du plombier polonais, fier de venir en France et soucieux de s’intégrer a laissé place à ces générations d’immigrés venus avec femmes et enfants refaire leur vie dans un pays ou les aides sociales sont plus importantes.
Mais la France doit être bien plus que cela. Tout d’abord il faut recréer des repères communs, tels l’intrinsèque dignité humaine, une réelle laïcité, la subsidiarité, la liberté, le sens commun, la culture chrétienne, etc. Une fois cela fait, soucions nous vraiment de cette immigration : faisons une pause migratoire d’au moins vingt ans, renforçons notre sécurité intérieure, et œuvrons à réconcilier les Français, de souche comme de branche. Enfin, nous devons proposer à notre peuple les fameux trois T : une Terre, la France, qu’ils doivent avant tout aimer et servir ; un Travail, dans lequel ils s’épanouissent et apportent à la société ; enfin un Toit, synonyme d’enracinement.