PROPOSITIONS CONCERNANT LES MISSIONS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
« Un politicien pense à la prochaine élection, un homme d’État ne pense qu’à la prochaine génération. » Golda Meir, Premier Ministre israélien de 1969 à 1974.
« Si gouverner est une tâche permanente de l’immédiat, conduire la nation est une charge consubstantielle du destin national. » Jacques Limouzy, ancien ministre.
Dans l’esprit de notre constitution, la nation souveraine se donne un Chef qui, outre la direction de l’État, se voit confier deux missions essentielles : conduire la nation et construire l’unité nationale. Il est nécessaire de lui en donner une troisième, déterminante pour assurer l’avenir à long terme : préparer les futurs chefs de la nation et de l’État et les proposer à la nation.
Conduire la nation.
Conduire la nation, c’est d’abord appréhender le réel sans parti-pris idéologique, dans le temps que nous vivons mis dans la perspective de l’histoire et de l’avenir à long terme pour autant que l’on peut l’appréhender, et non dans la perspective des prochaines échéances électorales. C’est déterminer un chemin et plus encore donner du sens, initier des processus de long terme sans être obnubilé par des résultats immédiats, et laisser au temps et à l’implication d’autres acteurs le soin de faire aboutir ces processus. C’est prévoir et agir avec l’humilité de celui qui sait n’être qu’un responsable temporaire dans la longue histoire de la France. C’est établir de vraies priorités et s’y tenir ; c’est sans cesse privilégier le bien commun au détriment des intérêts catégoriels, communautaristes, partisans ou individuels. C’est parfois contraindre.
Construire et préserver l’unité nationale
Dans notre culture et dans notre histoire, le Chef de la nation est l’artisan infatigable de l’unité nationale, qui dépend des orientations qu’il donne, des décisions qu’il prend, et surtout de l’esprit qu’il insuffle et du regard qu’il porte sur la France et sur les Français. La plus vitale de ses missions est de tisser de l’amitié entre les Français, d’incarner la France, d’en assurer la continuité historique. La nation se délite s’il ne mène pas cette action permanente, profonde, douce et ferme, de rassemblement des Français autour de la France à aimer, à servir, à continuer ; il perd alors sa légitimité véritable. Pire, il trahit la nation dès lors qu’il contribue à la diviser. Il est aussi le garant de la souveraineté de la nation, du respect du droit et de la dignité des personnes. S’il doit toujours rechercher la paix, il est le chef de guerre lorsque celle-ci se présente. Il maintient l’État dans son rôle de serviteur de la nation et de l’homme.
Préparer les futurs chefs de la nation et de l’État
La nation s’est donné depuis longtemps les moyens de former ses chefs militaires et ses préfets, qui ont vocation à la servir et qui sont formés pour la servir. Malgré quelques échecs patents, les résultats obtenus sont remarquables. De même, elle s’est donné les moyens de former tous ses professionnels, et les résultats obtenus sont aussi remarquables. Elle ne s’est pas donné les moyens de recruter, former et promouvoir les responsables politiques dont elle a besoin. Aussi, la plupart de nos élus confondent administration et gouvernement. Mais gérer n’est pas gouverner, et encore moins conduire et unir!
Il est impératif de réparer cette lacune. La nation doit mandater le Président de la République pour recruter, former, et promouvoir les futurs hauts responsables politiques, indépendamment des partis et de toute influence éloignant ces hommes et ces femmes du seul service de la France.
Général Didier TAUZIN
NB : Si, selon vous, mes propositions méritent au moins d’être discutées, n’hésitez pas à les diffuser et à prendre ces idées comme vôtres.