RESTAURER ET RÉORGANISER L’ETAT
Mis souvent au service de projets idéologiques ou partisans, l’État doit être restauré autour de trois principes fondamentaux :
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1er principe : la seule légitimité de l’Etat réside dans le service qu’il rend à la nation et à chacun de ses membres. L’Etat est donc le garant du bien commun national et, pour la réalisation de ce bien commun, le dépositaire de l’exercice de la souveraineté, qui appartient au peuple et réside en chacun des citoyens ;
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2ème principe : le « service minimum » de l’État réside dans les fonctions qu’il est le seul à pouvoir assumer. Communément appelées „régaliennes“, ces fonctions relèvent de la sécurité intérieure, de la sécurité extérieure, de la justice, des finances et de la monnaie, des relations extérieures de la nation. La nation doit être extrêmement vigilante sur ces points, car son avenir dans la paix et la solidarité en dépend ;
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3ème principe : l’Etat ne doit s’immiscer dans les autres affaires que si les responsables manquent à leur devoir ou si la nation le lui impose expressément. En ce début de 21ème siècle, on peut considérer que la nation doit confier à l’Etat deux autres fonctions majeures : préparer l’avenir de la France d’une part et, d’autre part, permettre aux initiatives de la nation de s’épanouir et les faire converger au service du bien commun national, que ces initiatives soient personnelles ou collectives et dans quelque domaine qu’elles surgissent.
Quant à l’État-providence, son abandon est désormais une nécessité, économique certes, mais surtout parce qu’il nous déresponsabilise et, finalement, nous réduit à diverses formes d’asservissement au lieu de nous libérer.
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Ce retour aux fondamentaux doit s’accompagner d’une réorganisation du gouvernement aux nécessités actuelles et futures. Il doit être organisé en trois ministères d’État :
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de loin le plus important, le « ministère d’État aux affaires régaliennes » comprendra cinq ministères : défense, intérieur, diplomatie, justice et finances ;
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le « ministère d’État à la préparation de l’avenir », qui disposera d’un puissant service de prospective, comprendra six ministères : famille, enseignement, indépendance alimentaire, indépendance numérique, indépendance énergétique, cohésion nationale ;
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enfin, le « ministère d’État à la promotion des initiatives » comprendra quatre ministères : solidarité nationale, santé, travail et économie. Ce dernier ministère comptera un secrétariat à la valorisation de nos espaces maritimes, qui sont les deuxièmes du monde par l’étendue.
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Le Premier ministre devra évidemment coordonner l’activité de ces trois ministères d’État. Il aura également sous sa tutelle directe six secrétariats d’État pour les missions transverses : écologie, communication de l’État, culture, Outre-Mer, recherche et développement, administration territoriale, logement et urbanisme. Il gérera directement les services nécessaires au fonctionnement de l’État, notamment les ressources humaines.
Bien sûr, ces réformes doivent être faites progressivement, non dans la hâte, mais avec constance et détermination.
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Mais une telle réorganisation suppose que la nation se réapproprie d’abord sa souveraineté ; c’est une des vocations de La Grande Charte de France (voir mon communiqué 3 et http://www.lagrandechartedefrance.org).
Elle suppose aussi que soit mis fin à la mise sous tutelle de l’Etat par le système désastreux des partis.
Elle suppose enfin que soit décidée la reconstitution des moyens de la souveraineté nationale : des forces armées et des forces de maintien de l’ordre suffisantes dont les moyens sont maîtrisés par l’État et non achetés à l’étranger ; une justice solide, exemplaire et efficace ; une diplomatie active et non-alignée sur quelque puissance étrangère que ce soit. La réflexion quant au retour à une monnaie nationale doit être approfondie, mais toute précipitation en ce domaine peut être porteuse de gros risques.
Général Didier TAUZIN
NB : Si, selon vous, mes propositions méritent au moins d’être discutées, n’hésitez pas à les diffuser et à prendre ces idées comme vôtres.