Il est nécessaire de préciser la notion de « souveraineté du peuple ».
Lors de la révolution de 1789, le peuple a été déclaré souverain, c’est-à-dire « autorité suprême ». Mais il y a dès cette origine une très grave ambiguïté, car la conception que l’on se fait de la souveraineté découle toujours d’une conception de l’homme et de l’univers.
Or il y a deux -et seulement deux!- conceptions de l’homme et de l’univers.
Soit l’on affirme l’existence d’une « source de vie » créatrice et ordonnatrice de l’univers et de l’homme, et la souveraineté du peuple ne peut être que déclinée de la Souveraineté suprême de cette source de vie et des « lois non écrites » qu’elle a imprimées dans la nature et dans l’homme luimême.
Soit l’on nie l’existence de cette « source de vie » ou l’on veut s’en affranchir, et l’on s’attribue sa Souveraineté, c’est à dire le pouvoir de décider de tout – à 50 % des voix plus une ! – y compris de ce qui est vrai ou faux, bien ou mal, de qui est digne de vivre ou non, quitte à changer de décision le lendemain ! Alors, comme l’écrivait Dostoïevski : « si Dieu n’existe pas, tout est permis ! » Alors le chaos est à l’horizon de la vie nationale, l’asservissement à l’horizon de l’homme.
Les idéologues n’ont pas manqué de profiter de cette ambiguïté. La souveraineté du peuple, qu’ils ont détournée à leur profit, n’est plus qu’un alibi commode pour imposer toute réforme allant dans le sens de notre asservissement.
Nous en sommes à un point où il est devenu nécessaire, peut-être vital au sens littéral du terme, de clarifier la notion de souveraineté du peuple. Et il n’y a qu’une voie possible si l’on veut éviter le retour à la barbarie : elle consiste à revenir à notre culture nationale qui plonge ses racines dans la pensée gréco-romaine, dans la Bible et dans le christianisme, pour renouer avec la conception de l’homme sur laquelle nos ancêtres ont bâti la France. Le point de départ en est : l’homme est créé, et il existe au dessus de lui une Souveraineté qui le gouverne et gouverne l’univers entier. Alors, la souveraineté de la nation est relative, dépendante de cette Souveraineté suprême.
Et cette clarification doit être formalisée pour entrer dans les faits, pour que tous ceux qui reçoivent des responsabilités disposent d’un cadre ; c’est l’une des vocations de La Grande Charte de France http://www.lagrandechartedefrance.org, dont j’ai déjà parlé dans le communiqué précédent.
Ce n’est que selon ce cheminement intellectuel que nous pourrons déduire une conception appropriée de notre souveraineté nationale, et, avec le temps, en tirer toutes les conséquences politiques, sociales, « sociétales », économiques. Ce n’est qu’ainsi que non seulement nous éviterons le retour à la barbarie, mais aussi que nous pourrons construire, pas à pas, un avenir fondé « sur le roc », rebâtir une France qui sera synonyme d’espérance et non d’errance, pour tous les Français d’abord, pour tous les hommes ensuite.
Général Didier TAUZIN